Ramadan en Egypte Spiritualité ou loisir ?

Le compte à rebours commence déjà. Les préparatifs sont à pied d’œuvre. Le Ramadan en Egypte ne ressemble à aucun Ramadan dans le monde entier. Il a un goût unique. C’est ce que les Arabes et les étrangers nous disent toujours. Les Chrétiens égyptiens aiment aussi le Ramadan ; certains entre eux achètent même la fameuse lanterne du Ramadan, comme certains musulmans achètent les guirlandes et le sapin de Noël.

Durant ce mois, après le coucher du soleil, à l’heure où nous cassons le jeûne (l’Iftar), les familles se rassemblent autour d’une même table, tandis que d’habitude, chacun d’entre eux mange dans un horaire différent. Un autre repas plus petit est pris avant l’aube, celui du Sohour. D’ailleurs, Les restaurants et les cafés sont pleins. Tu peux entendre les conversations et les bruits des tasses de café se mêlant à la fumée du narguilé jusqu’à l’aube, l’heure où le jeûne est repris. Les mosquées aussi sont pleines: les fidèles y affluent pour accomplir leurs prières, que d’habitude ils font à la maison. Une autre prière optionnelle s’ajoute, c’est celle de Tarawih: Elle se compose de huit cycles de prière (raqaats) et parfois même vingt, c'est-à-dire au moins le double des raqaats que nous accomplissons ordinairement. Elle s’appelle Tarawih parce qu’on se repose entre chaque cycle pour continuer ensuite la prière.
La nourriture reste le sujet essentiel de toutes les conversations durant le mois, avec la fameuse question: «qu’est-ce que je cuisine aujourd’hui?», et les femmes qui s’échangent les recettes, ou suivent les programmes culinaires à la télé. Il faut chaque jour cuisiner plusieurs plats et un dessert oriental comme le bassboussa, le konafa, le zalabia, ou les katayefs, dont la vente connait aussi un épanouissement sans pareil durant le Ramadan.

Ainsi, parmi les figures et les images ramadanesques les plus populaires: le vendeur du konafa, mais aussi les lanternes en toutes couleurs en verre et en acier comme en bois, les guirlandes et le mesaharati, c’est un homme qui, se balade dans les rues, avec le son du tambour, te réveille pour prendre ton Sohour. Celui-ci existait durant les vieux temps, mais continue à exister malgré toute la technologie moderne.
Parmi les manifestations du mois saint, il ne faut pas oublier les fêtes organisées où entonnent les chants religieux et qui créent une ambiance agréable.

Le Ramadan c’est le mois de la charité, des prières, du rétablissement des liens familiaux, et des «tables de Dieu» qui sont étendues pour que les pauvres puissent manger gratuitement. C’est aussi le mois des feuilletons, des dizaines de ceux-ci sont projetés successivement à la télé, et sont même rediffusés plusieurs fois, de telle façon que tu ne peux pas les suivre tous à la fois. Ce qui expose les producteurs et les acteurs à des critiques disent que le mois perd, à cause d’eux, beaucoup de sa spiritualité.

Cependant, le Ramadan sème la joie et le réconfort dans les cœurs, surtout en Egypte, des enfants aux adultes, ce qui nous laisse dire: Que tous les mois de l’année soient comme le Ramadan!